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HARVARD UNIVERSITY

LIBRARY

OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY

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BULLETINS

DE

L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES,

LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE.

BULLETINS

DE

L'ACADÉMIE ROYALE

DES

SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-AUTS DE BELGIQUE.

TRENTE-SIXIÈME ANNÉE.— 2- SÉRIE, T. XXIV.

£ l

-I

BRUXELLES.

M. MAYEZ, IMPRIMEUR DE L 'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE

1867

BULLETIN

DR

L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES,

DES

LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE

1867. 7.

CLASSE DES SCIENCES.

Séance du 6 juillet tSGÏ .

M. le vicomte B. dl Bus, président de l'Académie et

directeur de la classe. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel.

Sont présents : MM. d'Omalius d'Halloy, Wesmael, De Koninck, Van Beneden, Edm.de Sel y s-Longchamps, Nyst, Gluge, Nerenburger, Melsens, Liagre, Duprez, J.-B. Bras- seur, Poelman, Dewalque, Ernest Quetelet, Spring, Eug. Coemans, membres; Schwann, Aug. Kekulé, E. Catalan, associés; Malaise, Ed. Dupont, correspondu»/*.

2me SÉRIE, TOME XXIV. 1

(2 ) CORRESPONDANCE.

M. le secrétaire perpétuel donne connaissance de la mort de M. Rigouts-Yerbert, directeur du Jardin botanique d'Anvers, qui depuis nombre d'années collaborait aux observations des pbénomènes périodiques, pour les faits observés à Anvers et insérés dans les recueils acadé- miques.

L'Académie pontificale des Nouveaux Lyncées de Rome remercie la Compagnie pour ses publications et fait par- venir ses derniers travaux.

La Société malacologique, établie à Bruxelles, fait bommage des premières feuilles du second volume de ses publications et demande l'échange avec les travaux acadé- miques. La classe accepte cet bommage et décide que cette Société sera gratifiée des Bulletins et de Y Annuaire.

M. Cavalier transmet le résultat de ses observations météorologiques faites à Oslende pendant le mois de juin de cette année.

M. le docteur P. Maestri, directeur du bureau de statistique* d'Italie, fait connaître que la sixième réunion du congrès international de statistique aura lieu celte année à Florence, à partir du 29 septembre prochain; il communique, à cet effet, le rapport soumis à la junte organisatrice.

M. Spring, membre de la classe, fait hommage du

(3)

2me fascicule du lome Ier de son travail, intitulé : Sympto- matologie ou traité des accidents morbides. Des remercî- ments sont adressés à l'auteur.

La classe reçoit les divers travaux manuscrits suivants et désigne les commissaires chargés d'en faire l'examen :

Théorie nouvelle du mouvement d'un corps solide, 5me partie, par M. F. Folie. (Commissaires : MM. Brasseur et Steichen.)

Notice sur la synthèse de l'acide anisique, de l'acide mélkyloxubenzoïque , d'un krésol nouveau et sur l'acide parasadobenzoïque, par M. le docteur W. Kômer. (Com- missaires : MM. Melsens et Kekulé.)

Notice préliminaire sur l'acide homotarlrique , par M. H. Ronday. (Commissaire : M. A. Kekulé.)

Sur quelques transformations de l'acide formoben- zoïque, par MM. Glâser et Uadziszewsky. (Commissaires : MM. Kekulé et Stas.)

Recherches chimiques et physiologiques concernant l'action des silicates alcalins sur Céconomie animale, par M. Emile Husson. (Commissaires : MM. Schwann, Gluge et Melsens.)

Exposé d'un nouveau système de cartes géogra- phiques, par M. P. Drèze. (Commissaires : MM. E. Catalan et Ernest Quetelet.)

( 4 )

RAPPORTS.

Sur la transformation spontanée d'un cylindre liquide en sphères isolées, par M. Félix Plateau, docteur en sciences naturelles.

Rapport de M. Onpt*ex.

« Dans la deuxième série de ses Recherches sur les figures d'équilibre d'une masse liquide sans pesanteur, notre savant confrère, M. J. Plateau, avait donné une théo- rie de la constitution des veines liquides lancées par des orifices circulaires, théorie qui est basée sur un principe nouveau, celui de la transformation spontanée d'un cy- lindre liquide en sphères isolées, et il avait démontré ce principe par une suite d'expériences; seulement la réali- sation de ces dernières exigeait l'emploi d'instruments particuliers. La note que M. F. Plateau lîls soumet au- jourd'hui à l'appréciation de l'Académie a pour hut de faire connaître un procédé très-simple permettant de constater ce même principe sans recourir à aucun appareil spécial : dans ses expériences, l'auteur ne se sert que d'un (il ordi- naire ou d'un fil métallique et du liquide auquel il veut ap- pliquer son procédé. Ces expériences, décrites avec soin dans la note, présentent de l'intérêt autant par leur ex- Iréme simplicité que par l'importance du principe qu'elles mettent si bien en évidence; elles sont un curieux complé- ment des recherches mentionnées ci-dessus, et j'ai l'hon- neur d'en proposer à la classe l'insertion dans ses Bulle- tins. »

(S)

Rapport rfe M. Donuy.

« Je me juins à mon savant confrère pour demander l'impression de la noie intéressante de M. Félix Pla- teau. »

La classe, conformément aux conclusions des rappor- teurs, décide l'impression de la note de M. Félix Plateau dans le recueil des Bulletins.

Elude sur les carêmes du bois de Foy, à Monlaigle, par M. Edouard Dupont, correspondant de l'Académie.

Rapport tte fi. tVO»natius.

« M. Dupont, qui continue l'exploration de nos cavernes dont il a été chargé par le Ministre de l'intérieur, soumet maintenant à l'Académie le résultat de ses recherches dans les cavernes de Montaiglc, canton de Dînant.

Outre qu'il est toujours intéressant pour la science de posséder le plus de renseignements possible sur les dé- pôts qui se trouvent dans les cavernes, les observations laites dans celles de Monlaigle ont l'avantage de confirmer la découverte que M. Dupont avait faite à Walzin et qui annonçait que l'homme avait habité dans nos contrées à l'époque dite du mammouth. Elles ont aussi permis à l'au- teur de donner desdélails sur l'industrie et l'alimentation des hommes de celte époque ainsi que de ceux de I âge

( 6)

du renne qui ont fréquenté les cavernes de Montaigle après ceux de Tàge du mammouth.

Le mémoire est accompagné de quatre planches; l'une donne la vue extérieure des cavernes, la seconde contient des coupes géologiques et les deux: autres représentent les principaux instruments dont se servaient les hommes de l'âge du mammouth, lesquels sont différents de ceux de l'âge du renne.

J'ai l'honneur de proposer à la classe d'ordonner l'im- pression dans le Bulletin du mémoire et des planches qui l'ont le sujet du présent rapport. »

Mtapport de M. Tan Mie nette h.

« Je partage complètement l'avis de notre illustre con- frère, M. d'Omalius,de proposera la classe d'ordonner l'impression du mémoire et des planches de M. E. Dupont. Je ferai seulement observer que je ne trouve pas du tout, dans les faits que l'auteur expose, la preuve que le renne et le cheval vivaient à l'état sauvage. Jusqu'à présent rien ne prouve que ces espèces aient eu leur berceau dans nos régions tempérées; comme tous les autres solipèdes sont asiatiques ou africains , nous ne doutons pas que le che- val ne soit originaire des régions il conserve encore au- jourd'hui toute sa beauté primitive. Il est probable que ces animaux étaient abattus, quand on ne pouvait plus en tirer aucun profit comme hèles de somme ou comme bètes de trait, et que ces hommes des grottes apportaient dans leur retraite, non le cadavre entier, mais les parties qu'ils pou- vaient utiliser. On ne doit pas supposer qu'ils abattaient

(7) les animaux dans leur repaire, mais qu'ils y portaient la chair et les abattis comme pour les animaux tués à la chasse.

J'ai à faire une autre remarque. La faune de la couche 10 comprend des restes tVUrsus spelaeus et ô'Hyaena spe- laea et les silex sont taillés en forme de couteau. Ces silex en couteau sont ceux que l'on trouve à une époque posté- rieure à l'extinction de l'ours et de l'hyène. J'aurais désiré que M. Dupont consacrât quelques lignes à cet apparent anachronisme et qu'il nous eût fait connaître si les cail- loux qui accompagnent ces restes sont ou anguleux ou ar- rondis.

Je lui demanderai enfin d'examiner si la ligure J , planche IV, n'est pas plutôt une navette qu'une pointe de (lèche, navette pareille à celle que la mode a mise de nou- veau entre les mains des dames. »

Le second commissaire, M. Van Beneden, ayant for- mulé les mêmes conclusions, la classe vote l'impression du travail de M. Ed. Dupont et charge M. le secrétaire per- pétuel de lui soumettre, à une prochaine séance, un devis estimatif pour l'exécution des planches qui s'y trouvent jointes.

( 8)

Sur les dérivés par addition du l'acide i laconique et de ses isomères (2,m! partie); par M. Swarts.

Rapport de MM. Hrlinlf.

« La noie que M. Swarts vient de présenter à la classe est une continuation du beau travail que le même auteur a communiqué à l'Académie en mai 1866, et qui a été im- primé dans les Bulletins.

En poursuivant ses recherches sur les dérivés pyro- génés de l'acide citrique, l'habile chimiste est parvenu à échanger le chlore des acides chlorés qu'il avait préparés par l'action de l'acide chlorhydrique sur les acides itaco- nique, citraconique et mesaconique, contre le reste H-EK provenant de l'eau. Il a obtenu ainsi des acides homo- logues de l'acide malique. Il a examiné cette transforma- tion surtout pour l'acide itaconique, et il a trouvé que l'acide ita-chloropyrotartrique échange tantôt le chlore contre le groupe hydroxyle, et tantôt perd de l'acide chlorhydrique. La première métamorphose donne nais- sauce à un acide triatomique et bibasique, que l'auteur désigne sous le nom, acide ita-malique, et qui par l'action de la chaleur perd de l'eau pour se transformer en acide itaconique. Le produit de la seconde métamorphose a reçu le nom d'acide para conique; il a la même composition que l'acide itaconique et ses isomères, mais il est monobasique seulement, et plusieurs de ses sels peuvent facilement se combiner aux éléments de l'eau pour se transformer en ita-malates. L'acide paraconique parait donc être pour l'acide itamalique ce que l'acide métaphosphorique esl

(9) pour l'acide orthophosphorique, ou ce que l'acide téré- bique est à l'acide dialérébique.

L'ensemble de la note répond à toutes les exigences; les deux acides nouveaux, ainsi que leurs sels, sont soi- gneusement décrits; leur composition est établie par de nombreuses analyses (57 dosages).

L'auteur de la note n'entre dans aucune spéculation théorique sur la constitution probable des substances qu'il a examinées; il se contente de donner un rapprochement de formules, destiné à montrer l'analogie des dérivés avec les substances qui les engendrent. Dans ce tableau il représente les acides itaconique, citraconique et mesaco- nique par les formules que le rapporteur lui-même a employées en 48(>o; mais il fait en même temps ses ré- serves, en déclarant que ces formules ne sont nullement destinées à indiquer ses idées sur le groupement des atomes dans la molécule.

Nous ferons remarquer qu'à l'époque même de leur publication ces formules avaient plutôt pour but de donner une image de la différence de ces trois acides, que de représenter l'enchaînement des atomes qui les composent. Ce dernier sujet, en effet, n'était guère abordable à celle époque; il l'est devenu depuis, grâce aux recherches de M. Swarls. Votre rapporteur croit devoir consigner ici les idées qu'il se fait actuellement sur les trois acides pyro- génés de l'acide citrique; il est heureux de dire que ces idées sont en même temps celles de M. Swarts et les siennes propres.

J'exposerai donc les considérations suivantes en notre nom commun.

Si, en discutant l'isomérie des acides de la formule de l'acide itaconique, on ne considère (pie les cas l'oxy- gène se trouve en combinaison avec les deux atonies de

( 10) carbone qui terminent la chaîne et si, de plus, on néglige les acides secondaires et tertiaires, on arrive, ainsi qu'il a déjà été indiqué par d'autres, à concevoir l'existence de quatre modifications isomériques. Ces quatre modifica- tions peuvent se représenter par les formules suivantes:

I. 2. 3. 4.

C-O-OH GO OH GO01I G O O II

! I I !

H H . . G H . G H .

I I i l

G . . G HH G H . G H II

I I I I

CHU GHH GHH GH.

I I I I

GOOH GOOH GO OH GOOH

Dans ces formules on a indiqué par des points la posi- tion des lacunes ou affinités à saturer. Dans les deux pre- miers cas, un atome de carbone porte deux lacunes, mais occupe une position différente; tandis que pour les deux autres les deux lacunes sont réparties, de manière à ce que deux atomes de carbone aient chacun une affinité non saturée. Pour ces deux derniers cas, ainsi que pour tous les cas analogues, on pourrait , et avec plus de probabilité, nous parait-il, admettre que les deux atomes de carbone se trouvent en combinaison plus intime. Les formules 5 et 4 prendraient alors la forme suivante :

3. 1.

C O- O- H G O O II

I I

G H G II

II I

C II G 11 11

I I

C II II G

I I

G O O II C -O- O H

( 11 )

Si maintenant, en discutant les métamorphoses de ces corps, nous cherchons à appliquer ces spéculations aux trois acides pyrogénés de l'acide citrique, nous trouvons que la première des quatre formules données s'applique à l'acide itaconique, la seconde à l'acide citraconique, la troisième à l'acide mésaconique. La plupart des faits connus jusqu'à ce jour s'expliquent aisément dans cette manière de voir.

On conçoit d'abord que les trois modifications de l'acide pyrotartrique bibromé doivent être représentées par les formules suivantes :

Acide itabibromo- Acide citra- Acide mésa-

pyrotartrique. bibromo-pyrolartrique. bibromo-pyrolartriqw.

€^^H GO«>H G^OH

I I I

H H G Br IV G H Dr

i I

G Br Br GHH G H lir

I I I

GHH €HH (Il H

I I I

G«>OH Gefl-ll G a atl

L'acide ita-bibromopyrolar trique donne naissance à de l'acide aconique. Les deux atomes de brome se com- binent à deux atomes d'hydrogène; deux molécules d'acide bromhydrique s'éliminent, et les trois atomes de carbone, qui forment le centre de la molécule, se soudent ensemble dune manière plus intime. On a :

Acide Acide

itabibromo-pyrotartrique. aconique.

GO{>H G-0--G-II

I !

GHH G H

I II

G Br Br £

I II

GHH G II

I I

CO^-H G -9- -O- H

( 12 )

Les doux modifications de l'acide bibromopvrotartrique, préparées Tune de l'acide citraconique, l'autre de l'acide mesaconique, fournissent toutes les deux de l'acide mono- bromocrotonique. Ces réactions s'expliquent par les for- mules suivantes, dans lesquelles on a marqué d'une acco- lade les éléments qui s'éliminent sous forme d'acide brombvdrique :

Acide citrabibromo- Acide Acide mesa-

pyrolar trique. monobromo-crolonique. bibromo-pyrotartrique.

GO OH H. GOOH

i I I

CPwBri GBr G Br Hl

II H S

G II H J II G H Br

I I I

G H II G H II G H II

i I I

GOOH GOOH GOOH

Un autre fait encore s'explique aisément dans notre manière de voir, c'est la facilité avec laquelle l'acide itaco- nique et l'acide citraconique se transforment en acide mesaconique. Considérons les transformations opérées par l'acide biomlivdrique. Les lacunes se comblent d'abord, et il s'élimine ensuite de l'acide bromhydriquc; mais pour la formation de cet acide le brome prendra un autre atome d'hydrogène que celui avec lequel il est entré. On aura :

Acide ila-monobromo-

Acide cilra-

Acide

pyrotartrique.

monob

romo-pyrolartriqué.

mesaconique.

g o o h

1

G <> O- II

GO- OH

<: il H >

\WBr]

G H

II

G II

i

G 11 lw 1

G II II 1

Il II

i

G II II

I G II H

i

!

< o on

G O O II

1

G O O II

( 15 )

(Les éléments de l'acide bromhydrique , qui s'élimine, sont marqués par l'accolade; ceux de l'acide bromhy- drique qui entre, par des astérisques; ils correspondent aux lacunes des acides générateurs.)

Les acides itaconique et citraconique, qui sont à lacunes, ont une tendance à se transformer en acide mésaconique, lequel, n'ayant pas de lacunes, mais contenant le carbone en combinaison plus intime, est la modification la plus stable des trois. Le fait de la transformation des deux acides isomériques en acide mésaconique possède une liante importance encore à un autre point de vue; il prouve que l'acide mésaconique doit nécessairement être représenté par la troisième et non par la quatrième des formules données plus haut. On conçoit, en effet, qu'un acide de cette quatrième formule pourrait bien prendre naissance de l'acide citraconique , mais non pas de l'acide itaconique.

Rappelons, en dernier lieu, que les acides itaconique et citraconique se combinent beaucoup plus facilement par addition que ne le fait l'acide mésaconique. Ce fait encore s'explique par notre manière de voir, car on peut certai- nement admettre, en principe, que la combinaison se fait plus facilement quand il y a des lacunes à combler, que quand les éléments, pour entrer, doivent partiellement délier les atomes de carbone qui sont combinés par deux affinités.

Les principes de ces spéculations s'appliquent naturel- lement à tous les cas analogues. Pour ce qui concerne, par exemple, les acides fumarique et maléique, on regar- dera le premier comme analogue et réellement homologue à l'acide mésaconique, en y admettant le carbone en corn-

( 14 )

binaison plus intime. L'acide maléique, au contraire, sera regardé comme un corps à lacunes, analogue aux acides ilaconique et citraconique; il donne, en effet, plus facile- ment des combinaisons additionnelles que son isomère l'acide fumarique.

Les considérations qui précèdent reposent en grande partie sur des faits trouvés par M. Swarls; on conçoit donc que les résultats auxquels est parvenu ce chimiste ne présentent pas seulement l'intérêt de faits nouveaux; ils ont une importance d'un ordre plus élevé, ils nous per- mettent de faire un pas de plus vers la connaissance de la structure atomique des substances, problème principal qui occupe actuellement les chimistes.

D'après ce que je viens de dire, la classe n'hésitera pas, j'espère, à ordonner l'impression du nouveau travail de M. Swarls dans les Bulletins de l'Académie et de voter des remercîments à l'auteur. »

Recherches sur quelques dérivés de l'acide cinnamique (2mc partie); par M. Glaser.

Rapport de M. HehuMé.

a On se rappelle le beau mémoire que M. le docteur Glaser a présenté à l'Académie dans sa séance du 5 no- vembre 18G6. Il avait démontré que l'acide phényl-bibro- mopropioniquc, engendré par l'action du brome sur l'acide phénvl-acrvlique (acide cinnamique) peut, en se dédou- blant, donner naissance à deux acides phényl-monobronin-

( 13 ) acryliques isomères. Il avait trouvé, en outre, que l'acide phényl-propionique (acide hydrocinnamique) soumis à l'in- fluence du brome, donne tantôt des produits de substitu- tion , et tantôt régénère l'acide phényl-acrylique.

La nouvelle note, sur laquelle nous avons à nous pro- noncer aujourd'hui, contient la continuation de ces re- cherches. M. Glaser fait voir que l'acide phényl-acrylique (acide cinnamique) peut aussi se combiner directement avec les acides hypochloreux et hypobromeux. Ces produits d'addition, que l'on doit désigner par les noms : acide phényl-monochlorolactique et acide phényl-monobromo- lactique, se transforment, par substitution inverse, en acide phényl- lactique. Soumis à l'influence des hydra- cides, ils échangent le groupe HO- contre le corps halogène de Phydracide employé; l'acide phényl -lactique engendre ainsi les acides phényl-chloropropionique et phényl-bro- mopropioniquc; les produits de substitution de l'acide phényl -lactique donnent naissance aux acides phényl- bichloropropionique, phényl- bibromopropioniq ne et phé- nyl-chlorobromo-propionique. Ces mêmes produits de substitution , décomposés dans d'autres conditions, perdent les éléments de l'acide chlorhydrique ou bromhydrique pour se transformer en acide phényl-pyruvique.

On voit par ce résumé, dans lequel nous n'avons pu consigner que les résultats les plus importants, que le mémoire de M. Glaser est riche en faits nouveaux, et qu'il formera une page importante dans l'histoire des acides aromatiques. Il ne décrit pas moins de dix nouveaux acides; il fait connaître leurs formations, leurs propriétés et leurs transformations. Les méthodes de préparation sont indiquées avec tous les détails désirables; les acides et leurs sels sont décrits d'une manière minutieuse. De

( *6 ) nombreuses analyses, il n'y a pas moins de quarante- six dosages, établissent la composition des substances décrites.

Le dernier chapitre du mémoire démontre que les sub- stances découvertes par M. Glaser n'ont pas seulement les attraits de corps nouveaux, mais qu'elles offrent en même temps un grand intérêt théorique. Ce chapitre est con- sacré à des spéculations théoriques sur la constitution de l'acide cinnamique et de ses dérivés. L'acide cinnamique est-il un corps à lacunes, ou deux des atomes de carbone, qui constituent la chaîne latérale, sont-ils en combinaison plus intime? L'auteur discute la valeur relative de ces deux hypothèses et il s'arrête à la première, comme étant la plus probable. Nul ne pourrait contester la logique de ses raisonnements, et on sera forcé d'avouer que l'hypothèse de l'auteur explique d'une manière aussi simple qu'élégante les faits qu'il décrit dans la note actuelle. Cette hypothèse doit-elle, par cela même, être regardée comme l'expres- sion vraie de la constitution de l'acide cinnamique? Nous en doutons. Si elle rend aisément compte des faits consi- gnés dans la note actuelle, elle ne s'applique pas avec la même facilité à quelques réactions que M. Glaser a fait connaître dans son mémoire antérieur. On s'explique dif- ficilement que l'acide phényl-bibromopropionique puisse donner naissance à deux acides phényl-monobromacry- liques isomères; plus difficilement encore que ces deux acides, en se combinant avec le brome, engendrent deux modifications isomères de l'acide phényl-tribromopropio- nique.

En cou lin uanl ses recherches, l'auteur arrivera très- probablement à la solution définitive du problème. Votre rapporteur croit ne pas devoir anticiper sur les publica-

( 17 ) tions de M. Glaser, qui annonce , dès maintenant, une troi- sième partie à son travail sur les dérivés de l'acide cin- namique.

Il résulte de ce que je viens de dire, que je ne puis hésiter un instant à proposer à la classe d'ordonner l'im- pression du beau travail de M. Glaser dans les Bulletins de l'Académie, et de voter des remercîments à l'auteur. »

Rapport de M. Slas.

« J'ai l'honneur de proposer l'impression , dans le But- letin de la séance, des notes de M. Swarts et de M. Glaser, et de voter des remercîments aux auteurs. »

Conformément aux conclusions présentées par les deux commissaires, la classe ordonne l'insertion au Bulletin de la séance des notices de MM. Swarts et Glaser.

COMMUNICATIONS ET LECTURES.

M. Melsens fait une communication formant suite à un précédent travail, consacré à des recherches sur les fer- mentations, et particulièrement sur les levures de bière; il ne désire point encore donner de la publicité à ces re- cherches et se borne à demander le dépôt d'une note ren- fermant quelques-uns des résultats auxquels il est arrivé. Le dépôt de la nouvelle note est accepté.

2me SÉRIE, TOME XXI1F. 2

( *8 )

Bolide observé h II juin 1867; communication de M. Ad. Quetelet, directeur de l'Observatoire.

Le mardi, 11 juin 1867, à 8" 15m du soir, temps moyen, d'après les renseignements qui m'ont été donnés par M. Edmond Marchai, un bolide a parcouru obliquement la partie sud du ciel, en prenant naissance à 55 degrés environ de hauteur, à droite et un peu au-dessous de la lune qui venait de traverser le méridien; il s'est éteint à près de 10 degrés de l'horizon en laissant une traînée lumineuse dirigée du NE. vers le SE. La marche de ce météore était assez lente pour qu'on en pût suivre la trace pendant 2 à 5 secondes de durée. La forme était régulière, sauf une partie terminale par laquelle s'échap- pait une traînée d'étincelles. Le mouvement s'opérait avec des trépidations et semblait se faire dans un milieu résis- tant. La couleur du météore était d'un jaune légèrement rougeatre et la traînée blanchâtre. La grandeur du noyau peut être évaluée au dixième du diamètre de la lune. Ce phénomène s'est éteint sans explosion.

Ce météore, qui m'avait été signalé aussi par le frère Alexis M. ***, de l'école normale de Carlsbourg (Luxem- bourg), a été aperçu dans plusieurs localités du pays, no- tamment à Gand, par M. A.-L. Neyt, à Liège, à Stavelot, ainsi qu'à Namur. Les divers éléments d'observation de ces localités concordent entre eux et sont identiques à ceux donnés pour l'observation faite à Bruxelles.

( )

Orage remarquable à Garni dans la nuit du 2 au 5 juin 1867', communication de M. Ad. Quetelet, directeur de l'Observatoire.

Un orage violent a éclaté sur Gand dans la nuit du 2 au o juin dernier. Voici à ce sujet quelques détails qui m'ont été transmis par M. A.-L. Neyt de celle ville.

Le 2 juin, à 9h 55m du matin, l'état météorologique élail :

Baromètre (Fortin , non corrigé (1) T6Imm,3;

Thermomètre du baromètre 22»,0C.;'

Thermomètre sec 23\4C;

Psvchromèlre. ,

humide. . . . i8»f5C.

Direction du vent à la hauteur des édifices, léger du NNE.

Quelques cirrhus très-1'aibles dans les hautes régions de l'atmosphère n'indiquaient aucun courant appréciable.

Vers 4 heures de relevée le ciel se couvrit aux 4/io'nes de cirrhus prenant par moments la l'orme de petits nimbus; les indications météorologiques étaient :

Baromètre, non corrige 7r>8mn,,7

Thermomètre du baromètre . . . . 23°,5 Température de l'air 25°,2

Un vent inférieur souillait du NNE., tandis que la direc- tion des nuages indiquait le plein S. Le ciel continua à

(1) La cuvette du baromètre se trouve à 20 mètres au-dessus de la basse mer d'Oslende.

(20) se couvrir peu à peu et à 10 heures du soir les étoiles étaient invisibles. A minuit des éclairs lointains se mani- festèrent, et à 2 heures l'orage, accompagné d'une pluie torrentielle, mais sans vent sensible, grondait avec violence.

Vers G heures du matin une trombe violente, accom- pagnée d'une pluie diluvienne et d'une forte grêle, passa par ma maison d'habitation située sur la coupure du canal de Bruges et déracina, sur un espace de 50 mètres, quatre arbres d'une quarantaine de pieds de hauteur et du dia- mètre de 45 centimètres. Les mottes de terre et de ra- cines soulevés mesurent de lm,80c à 5 mètres de long sur 1 mètre de hauteur environ. Au plus fort du phéno- mène j'ai pu constater, à la hâte, que le baromètre n'était pas descendu au delà de 752 millimètres.

Après la pluie, le pluviomètre totaliseur, libre de tous côtés, installé sur la plate-forme de ma maison, marquait 12mm,7 depuis minuit jusqu'à 6 heures du matin.

Les éléments météorologiques à 9h 5m du matin indi- quaient :

Baromètre 753mm,3

Thermomètre du baromètre 2:2,4

. ., ( Thermomètre sec 24,1

Psychrometre. J humide ^

Température minimum 1 6,0

maximum ?

Le vent supérieur et inférieur soufflait très-faiblement du SO. Le ciel était couvert d'un léger voile sillonné par quelques cirrhus.

(21 )

Sur la transforma lion spontanée d'un cylindre liquide en sphères isolées, par M. Félix Plateau, docteur en sciences naturelles.

Dans la deuxième série de ses recherches sur les figures d'équilibre d'une masse liquide sans pesanteur, mon père a montré qu'un cylindre liquide très-allongé, ou, plus gé- néralement, toute figure liquide dont une dimension est considérable relativement aux deux autres, se transforme toujours spontanément en une suite de sphères isolées, et c'est sur ce principe qu'il a fondé la théorie de la con- stitution des veines liquides lancées par des orifices circu- laires. Mais ses expériences exigent des instruments par- ticuliers; or, le hasard m'a mis sur la voie d'un procédé extrêmement simple, qui permet de constater le phéno- mène sans aucun appareil spécial.

A l'extrémité d'un fil de coton i\n, bien uni, de 0mm,2 de diamètre environ et de 50 centimètres de longueur, on fixe un poids de quelques grammes; après avoir mouillé soigneusement le fil avec de l'eau en le frottant dans ce liquide pourchasser l'air adhérent, on le laisse descendre, en le tenant par l'extrémité libre, dans un vase plein d'eau de 40 centimètres de hauteur; on le retire ensuite bien verticalement avec une vitesse aussi uniforme que possible, en laissant cependant l'extrémité inférieure plongée dans le liquide; le temps employé à cette opéra- tion doit n'être que de cinq ou six dixièmes de seconde. On voit alors le fil garni, sur toute la longueur qui a été plongée, d'une série de petites perles d'eau allongées,

( 22 )

«

assez régulièrement espacées, et dont les centres sont à une distance de 5 millimètres à peu près les uns des autres.

Si le fil est maintenu suffisamment immobile, les perles liquides peuvent rester dans leurs positions respectives pendant une dizaine de secondes; au bout de ce temps, plusieurs d'entre elles descendent et viennent s'unir et se confondre avec celles qui sont placées plus bas, de sorte que les distances entre ces petites masses deviennent plus grandes, et que leur diamètre augmente. Cette altération, qui amène finalement tout le liquide au bas du fil, est d'abord lente et s'accélère à mesure que les perles devien- nent plus volumineuses.

Avec un fil plus gros ou une vitesse d'émersion plus considérable, les masses liquides sont plus grandes, plus espacées, et l'altération commence presque immédiate- ment.

Veut-on rendre le phénomène plus régulier encore, et en même temps plus aisé à observer, on emploiera de même un fil de coton fin muni d'un poids, mais, au lieu d'eau, on se servira d'huile d'olive. Dans le cas de ce liquide visqueux, il faut retirer le fil bien imbibé et purgé d'air avec une vitesse plus faible, et, lorsque son émer- sion est complète, moins l'extrémité inférieure qui doit rester plongée, on fera bien de le fixer par le bout libre à un support quelconque qui surplombe le vase. Le fil est alors couvert de perles comme dans l'expérience précé- dente, mais elles sont disposées avec une régularité presque parfaite; leur diamètre est d'environ 0mm,o, les distances respectives de leurs centres de 2mm,5, et l'on en compte près de cent sur un fil de 25 centimètres de lon- gueur. Ce petit collier d'une délicatesse extrême persiste sans changements notables pendant 30 secondes; les alté-

( 25 ) râlions qui se manifestent après ce laps de temps sont très-lentes et très-faibles, et ce n'est guère qu'après une dizaine de minutes qu'elles modifient sensiblement l'as- pect de l'ensemble.

Si les forces capillaires qui déterminent la transforma- lion des figures liquides allongées n'existaient pas, le fil, qui entraîne avec lui une certaine quantité de liquide, se montrerait simplement, après sa sortie, recouvert d'une couche liquide constituant autour de lui une figure sensi- blement cylindrique; mais les forces dont il s'agit étant continuellement en présence, ce cylindre liquide au fur et à mesure de la sortie du fil, obéit à leur action et les pe- tites perles se forment ainsi rapidement les unes après les autres pendant l'ascension. Ces petites masses tendent à constituer des sphères, mais le fil qui les traverse les oblige à prendre une forme un peu plus allongée, et elles constituent en réalité des portions de la figure que mon père a nommée onduloïde.

Dans les expériences ci-dessus, la transformation est successive, ainsi que je l'ai dit, mais il est facile de faire en sorte qu'elle s'opère simultanément sur toute la lon- gueur du fil. Il suffit pour cela d'employer un iil horizon- tal au lieu d'un Iil vertical. Le fil d'une vingtaine de cen- timètres de longueur est tendu entre les extrémités d'un petit arc en bois dont il forme la corde et le liquide est versé dans un plat. De cette manière , après que le fil a été bien mouillé et plongé dans le liquide, on peut le retirer en le maintenant dans une position horizontale. Les pe- tites perles apparaissent alors toutes à la fois et persistent indéfiniment dans leur disposition pourvu que l'horizonta- lité du fil soit conservée. Avec l'huile le résultat est aussi régulier que dans le cas d'un Iil vertical, mais avec l'eau la

( 2* )

régularité laisse un peu à désirer. Les petites imperfections proviennent des inégalités du fil; ce qui le prouve, c'est que si l'on recommence plusieurs fois avec le même fil, elles se produisent toujours aux mêmes endroits.

Mon père a fait voir aussi que, dans la transformation du cylindre en sphères isolées, le cylindre commence par se partager en portions alternativement renflées et étran- glées, et que les étranglements vont en s'approfondissant de plus en plus jusqu'à se rompre, tandis que les renfle- ments grossissent. Si l'on veut observer cette formation des renflements et des étranglements, il suftîl de modi- fier, de la manière suivante, le procédé du fil vertical :

On se sert encore d'huile, mais, au lieu d'un til de coton, on prend un fil d'acier bien droit, une aiguille à tricoter, par exemple, de 0mm,8 de diamètre, et de 25 cen- timètres de longueur; on en rend d'abord la surface facile- ment mouillable en l'oxydant par une immersion Je quel- ques minutes dans de l'acide nitrique étendu, après quoi on le lave à grande eau, et on le sèche parfaitement. Lors- qu'on veut faire l'expérience on le frotte avec un papier imbibé d'huile, puis on le plonge verticalement dans le liquide, et on le retire en un temps qui ne doit guère dé- passer 1",5.

On voit d'abord sa surface recouverte d'une couche d'huile à peu près uniforme , un peu plus épaisse seule- ment à la partie inférieure; au bout d'une seconde environ, cette couche s'étrangle de distance en distance, et se renfle dans les portions intermédiaires, avec assez de lenteur pour qu'on puisse très-bien observer le phénomène , puis les étranglements s'approfondissent, les renflements aug- mentent de diamètre et s'éloignent les uns des autres; il se foi nie ainsi des masses séparées qui, entraînées par la pe-

( 25 ) santeur, descendent le long de l'aiguille d'acier et viennent se joindre successivement au liquide du vase; il peut y en avoir jusqu'à 50.

Les étranglements et les renflements commencent à se former au bas de l'aiguille, et la transformation monte graduellement jusqu'au liant. Si le phénomène n'a pas lieu simultanément à toutes les hauteurs, c'est que l'axe solide apporte évidemment une gêne à la transformation; celle-ci a lieu, par suite, de préférence, la couche liquide est plus épaisse, c'est-à-dire vers le bas; on peut le prouver aisément en employant une aiguille d'acier plus grosse , de 2 millimètres, par exemple, de diamètre; dans ce cas, le rapport entre le rayon de l'axe solide et l'épais- seur de la couche d'huile est tellement défavorable, que l'on n'obtient plus que des traces d'étranglements et de renflements vers le bas.

Sur les dérivés par addition de l'acide i laconique cl de ses isomères, par M. Théodore Swarts, professeur à l'École militaire.

DEUXIÈME PARTIE.

Dans la partie de mes recherches que j'ai déjà eu l'hon- neur de communiquer à l'Académie (1) j'ai fait voir que les acides pyrocilriques peuvent se combiner par addition aux hydracides du type UCl pour donner des dérivés de substitution de l'acide pyrotartrique. J'ai annoncé en même temps que l'élément halogène de ces acides peut s'échanger contre l'hydioxyle H -9-' et donner ainsi des

(1) Bull. de l'Âcad. roi/, de Belgique, 2mB série , l. XXI, G.

( 26 ) acides oxypyrolartriques. Ces derniers doivent présenter avec leurs générateurs les mêmes relations que celles qui existent entre l'acide malique et l'acide succinique mono- brômé. Si l'on se rappelle l'explication ingénieuse que M. Kekulé a donnée de l'isomérie des acides à lacunes dérivés de l'acide malique ou citrique, et des acides satu- rés qui s'y rattachent, on conçoit qu'à chaque acide à lacunes doive correspondre un acide saturé hydrogéné, chloré ou hvdroxylé. L'acide normal sera le même pour tous les cas : les dérivés chlorés ou hydroxylés seront isomères, mais ils présenteront de plus une constitution analogue à celle de l'acide à lacunes d'où ils dérivent et en rapport avec la situation des lacunes dans ce dernier. C'est ce que montre le tahleau suivant :

' r u

CII2

\ co-ji.

Acide

G02H GH2 GH GH2

G O , I Acide

CH2 l GH2 CH2 <

( CII2 / CH2 / CIL f

\ (10-, ». \ g a., H. \ GCKI1. v

cilraconique. pijrolarlritji

I trtr2 "

l gh a

' GH,

CH:

G02II.

Acide cilramono-

hloro pyrotar trique.

G 0-2 II GHa

G.. GH2

€OJI.

Acide. {laconique.

III.

G (>2 Ho

CH2 CIJ2

c . GQ-, (I Acide méeaconique.

G02H

GH9

GII2 ( GH2 \ GO, H. Acide pyrotartrique,

f G (h H

GH2 U

X CO. Il Acide pyrotartrique.

G(KH GH2 GHC/ GH2 G02H. Acide ilamono- chloropyrotartrique.

C02H L GII2

GH, / GHC/

co2n.

Acide tnèsamono- .filoropyrolartrique.

GO-2H G II (HO) GH2 GH2 GO, H. Acide citrah ydroxyl- pyrolartrique ou citramalique.

G02H GH2

GH(Ha) G H, G02H. Acide itahydroxyl- pyrotartrique ou itamalique.

i CCKII l Glï2 GH, / Cil (110) \ Cfl II Acide mésuhydroxyl- pyrotarlrique ou mçsamalique.

( 27 )

Ce tableau n'a aucunement la prétention de montrer la constitution réelle de ces acides. 11 n'a d'autre but que d'énoncer sous la forme adoptée par M. Kekulé,il y a déjà quelques années (1), les analogies existant entre un des acides pyrocitriques, et ses dérivés par addition, en môme temps que les divergences qu'on observe entre ces der- niers. L'interprétation de la différence entre les premiers termes de ces trois séries appartient à M. Kekulé. Il en est de même pour l'identité des seconds. Mes recberebes anté- rieures ont établi l'existence, les propriétés et la nature des troisièmes : l'étude des quatrièmes est l'objet du pré- sent travail.

J'ai surtout porté mon attention sur le terme qui dé- rive de l'acide itaconique, et que j'appelle acide itamalique. Il est le véritable bomologue supérieur de l'acide mali- que, ainsi qu'on le verra dans la suite de ce travail. L'acide citramalique a été obtenu par M. Cari us : je ne l'ai pas examiné. Il ne peut d'ailleurs pas s'obtenir par l'action des bases sur l'acide citrapyrotartrique ebloré, attendu que, dans ces circonstances, cet acide se décompose en don- nant de l'acide crotonique, ainsi qu'il résulte de mes expé- riences antérieures, que j'ai encore répétées plusieurs fois. Quant à l'acide mésamalique, je me bornerai à dire que j'ai entrevu l'existence de ce corps, mais je ne suis pas parvenu à le préparer en quantité suffisante pour en faire l'étude. Il se forme par l'action de l'eau chaude sur l'acide mésapyrotarlrique monochloré. Dans les eaux- mères provenant de la formation de ce dernier on trouve une substance déliquescente, semblable par ses propriétés

(1) Ann, chem. pharm. Supplément ,11,111

( 28 ) extérieures à l'acide itamalique, et fusible vers 60°. Cette même substance se forme quand on fait bouillir pendant longtemps l'acide mésapyrotar trique chloré avec de l'eau : mais il se produit en même temps une grande quantité d'acide mésaconique : et comme l'acide mésachloropyro- tar trique est très-difficile à préparer, je n'ai pas poursuivi plus longuement l'étude de ce corps.

Quoi qu'il en soit, ces trois acides, sont déliquescents et très-fusibles : ils se distinguent donc d'un acide de même composition, mais qui fond à 135° et que M. Simp- son a obtenu en saponifiant la dicyanhydrine (1).

L'acide itamalique se forme toutes les fois que l'eau ou les bases agissent à une haute température sur l'acide itapyrotartrique monochloré. Mais dans certaines circon- stances il se produit un acide qui diffère de l'acide itama- lique par les éléments d'une molécule d'eau, et qui est par suite isomère de l'acide ilaconique. Toutefois il se dis- tingue de ce dernier en ce qu'il est monobasique : il semble donc dériver de l'acide itamaliuue par le départ d'un atome d'oxygène en compagnie de deux atomes d'hy- drogène dont l'un serait de l'hydrogène métallique et l'autre de l'hydrogène alcoolique. Je propose d'appeler la nouvelle substance acide paraconique. Elle est à l'acide itamalique dans le même rapport que l'acide térébique à l'acide dialérébique (2) : et ce qui confirme cette manière

(1) Ann. chem. pharm., CXXX1II , 74,

Les trois acides oxygénés dérivant des produits d'addition de HCJ aux acides pyrocitriques, et l'acide oxvpyrolartrique de M. Simpson ne sont apparemment pas les seuls isomères possibles de la formule Cj-Hg-0-..,. On conçoit qu'il puisse en exister un plus grand nombre, dépendant de la position relaUve des groupes (',()_, Il , CH3 et GH., O- dans ces acides.

{■!) Limpricbt. Lchrbuch, 1016; Kekulé, Lehrbuch, H, 524.

( 29) de voir, c'est que les paraconates neutres ont une tendance à s'assimiler les éléments de l'eau pour se transformer en itamalates acides, et que sous l'influence des bases ils se transforment en itamalates neutres. Ces analogies in- téressantes appellent une nouvelle étude de l'acide téré- bique, étude que j'entreprendrai prochainement.

ACIDE ITAMALIQUE.

Cet acide se forme par l'action de l'eau ou des bases libres ou carbonatées sur l'acide itapyrolarlrique mono- chloré. Pour le préparer, on peut chauffer l'acide ilapyro- tartrique chloré jusqu'à son point de fusion et y projeter alors goutte à goutte de l'eau froide. Il se produit à chaque projection une ébullilion tumultueuse, qui est accompa- gnée d'un dégagement d'acide chlorhydriquc. 11 est